Historique

En janvier 2006, constatant l’importance d’offrir aux femmes de leur région une nouvelle maison d’aide et d’hébergement en violence conjugale, quelques femmes de la Haute-Yamaska et des environs unissaient leurs efforts pour mettre en place la Maison Alice-Desmarais.

L’organisme a été nommé ainsi en l’honneur de madame Alice Desmarais. C’est pour son apport à la communauté que nous avons voulu l’honorer en donnant son nom à la maison d’aide et d’hébergement pour les femmes vivant de la violence conjugale avec ou sans enfants.

Dès les premiers jours d’existence de la Maison Alice-Desmarais, les femmes vivant une relation violente avaient accès à des services externes, c’est-à-dire qu’elles recevaient de l’aide sans être hébergées. Ensuite, l’implication de cinq bénévoles et d’une équipe d’intervenantes a permis d’accueillir en hébergement les premières femmes et enfants dès avril 2008.

Confirmant les nombreux besoins des femmes de la région, avant même l’ouverture de la maison, les demandes d’hébergement affluaient et le taux d’occupation s’élevait à 87 % après six mois seulement.

La Maison Alice-Desmarais assure une présence active dans le milieu pour faire connaître la ressource et sensibiliser la population par rapport à la problématique de la violence et à ses nombreux impacts tant pour les femmes et les enfants violentés que pour la communauté. Ainsi, depuis sa création, l’organisme mise sur le partenariat pour contrer la violence conjugale de façon durable.

En peu de temps, la Maison Alice-Desmarais est devenue une actrice incontournable dans la région de la Haute-Yamaska pour l’amélioration des conditions de vie des femmes avec ou sans enfants.

Qui est Madame Alice Desmarais ?

Madame Alice Desmarais est née au Massachusetts en 1906. Elle a fait ses études d’infirmière à l’Hôpital Saint-Charles, maintenant appelé l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe. Diplômée en 1933, elle a d’abord pratiqué dans des cliniques d’entreprises puis dans des services privés pour finalement ouvrir la Maternité privée en 1938, un petit hôpital entièrement consacré aux soins pour les femmes dont elle a assumé la direction jusqu’en 1941.

Son expérience en intervention aux urgences, acquise principalement aux États-Unis et à l’Hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Sherbrooke, lui permettra de participer à la mise en place des salles d’opération du Centre hospitalier de Granby dès son ouverture en 1945.

Après avoir épousé Oliva Robert en 1946, elle quitte le Québec pour s’installer à Sudbury, en Ontario, où elle pratiquera sa profession pendant une dizaine d’années. C’est après le décès de son mari qu’elle reviendra à Granby et occupera un poste administratif au Foyer Notre-Dame, connu par la suite sous le nom de l’Hôpital Notre-Dame.

Alice Desmarais Robert se consacrera aux soins des malades chroniques jusqu’à sa retraite en 1973. Elle décède le 10 avril 1997, à l’âge de 90 ans. Madame Desmarais s’est dévouée pour l’être humain et croyait nécessairement au potentiel de chacun de reprendre sa vie en main.

Femme de cœur et de tête, elle était sans doute une féministe dans l’âme pour avoir mis sur pied le premier hôpital pour les soins offerts aux femmes à une époque où celles-ci avaient peu de pouvoir social. C’est pour tout son apport à la communauté granbyenne que nous avons voulu l’honorer en donnant son nom à la maison d’aide et d’hébergement pour les femmes violentées avec ou sans enfants.