Les mythes et réalités

Si j’ai demandé de l’hébergement pour un certain temps et que je retourne avec mon conjoint par la suite, est-ce que je peux continuer de recevoir des services de la Maison Alice-Desmarais ?

La Maison Alice-Desmarais respecte le rythme de chaque femme. Même si une femme décide de retourner avec son conjoint, elle peut redemander de l’aide, soit pour de l’hébergement ou pour tout autre service (externe, jeunesse…). Vous pouvez cliquer sur chaque mythe pour connaître la réalité :

Mon conjoint est violent parce qu’il consomme de l’alcool ou de la drogue.

Faire preuve de comportements violents et consommer sont deux problématiques différentes. L’alcool peut servir de déclencheur ou d’excuse pour le conjoint violent ; il s’agit plutôt d’une substance qui lui permet de passer plus facilement à l’acte.

Ça ne sert à rien d’aider une femme violentée, elle va retourner avec son conjoint de toute façon.

Apporter un changement dans notre vie demande du temps, d’autant plus quand il s’agit de mettre fin à une relation amoureuse. La plupart du temps, les femmes violentées veulent mettre fin à la violence, non pas à la relation. Les peurs et les conséquences chez les femmes qui vivent de la violence sont nombreuses. Les principales angoisses concernent les enfants, les réactions du conjoint et de l’entourage, la situation financière parfois précaire avant même la séparation, la peur de la solitude et du rejet, etc.

Les femmes immigrantes qui vivent de la violence conjugale, ça fait partie de leur culture, c’est normal.

Bien qu’il existe encore des cultures qui soient plus tolérantes concernant la violence faite aux femmes, cela ne justifie en rien le contrôle ou la domination dont ces femmes sont victimes. À ce titre, le Canada est un fervent militant dans la lutte à l’oppression des femmes au plan international, via son implication à l’ONU par exemple.

La violence conjugale n’existe pas chez les femmes âgées, elles sont trop vieilles pour cela.

Bien que la violence physique semble diminuer avec l’âge, les abus perpétrés contre les femmes âgées sont bien réels. La peur des représailles peut même se trouver augmentée étant donné la vulnérabilité et l’isolement dont souffrent parfois certaines femmes vieillissantes.

C’est dans la nature de l’homme de vouloir contrôler et d’utiliser des moyens violents pour le faire.

Certains hommes considèrent leur femme et leurs enfants comme leur possession et pensent que ceux-ci leur doivent obéissance. Ils ne présenteront pas nécessairement cette attitude de domination au contact d’autres personnes. La violence est donc un comportement appris et utilisé comme stratégie de contrôle, qui est renforcé par le processus de socialisation différent chez les garçons et les filles.

Les femmes violentées ont provoqué leurs conjoints d’une façon ou d’une autre.

Les comportements violents du conjoint dominant sont imprévisibles, et même un fait anodin peut déclencher ses « crises ». Rien ne peut justifier l’utilisation de la violence, seul le conjoint violent demeure responsable de ses actes. Si la relation ne lui convient plus et qu’il ne s’y sent plus heureux, il est également de sa responsabilité d’y mettre fin.

L’homme violent est malade, il n’est pas responsable de sa violence.

La violence n’est pas une maladie, mais plutôt un comportement choisi comme moyen de dominer l’autre. Cela revient à déresponsabiliser le conjoint violent de ses actes. Bien qu’il soit évident que ces personnes ont besoin d’aide, le problème appartient uniquement au conjoint violent, et lui seul a le pouvoir de se prendre en mains pour apporter les changements souhaités ou pour maintenir le statu quo.

La violence conjugale est due à la libération de la femme qui fait qu’elle a un meilleur salaire que son conjoint par exemple.

La violence conjugale n’est pas tributaire des conditions socio-économiques de la femme, et elle traverse toutes les couches de la société. Encore une fois, cet argument peut être invoqué par l’homme violent pour se déresponsabiliser de ses comportements.

Les femmes sont aussi violentes que les hommes.

Les femmes sont encore majoritairement victimes des hommes, dans une proportion de plus de 80 % chaque année. On dit que les hommes frappent en premier et en dernier ; la violence physique des femmes est souvent une réaction à celle subie.

Ce n’était pas violent si la fille ne s’est pas débattue ou n’a pas crié.

Être victime de violence peut provoquer un état de peur qui paralyse la personne, l’empêchant de se défendre ou de réagir. La victime peut également craindre que la situation dégénère encore plus si elle réagit ou si elle crie.

La jalousie, c’est une preuve d’amour.

La jalousie n’est pas une preuve d’amour en soi ; le message sous-jacent est plutôt que vous ne faites pas confiance à votre partenaire. Lorsque ce sentiment s’exprime de façon négative, sous le couvert de comportements violents par exemple, cela devient une manifestation de contrôle visant à limiter les contacts sociaux de la victime, à gérer sa façon de s’habiller, etc. On peut ressentir un peu de jalousie à l’occasion sans toutefois en venir à contrôler tous les faits et gestes de l’autre.

Les hommes violents ont de la difficulté à exprimer leurs besoins et leurs émotions.

Ces hommes s’affirment très bien lorsque vient le temps de contrôler et de manipuler l’autre, ce qui n’est évidemment pas une façon positive de le faire.