Violence ou chicane ?

Chicane de couple ou violence conjugale ? Est-ce qu’on peut se chicaner, ou est-ce qu’une chicane, c’est toujours de la violence ?

Quand on pose cette question, bien souvent, la réponse n’est pas facile à expliquer.

Il peut être difficile de faire la distinction entre les deux et c’est pour cette raison que dans les prochaines lignes nous tenterons de faire la différence.

« La violence conjugale est basée sur une relation de domination. Elle peut être vécue dans une relation maritale, extramaritale ou amoureuse, à tout âge de la vie[1]. » Le but du conjoint violent est de dominer, de contrôler sa conjointe.  Pour cela, il va amener sa conjointe à ressentir de la culpabilité, du doute, de la honte, de la peur et de l’impuissance. Pour créer ces impacts, il utilisera des stratégies de domination comme la violence psychologique, verbale, physique, sexuelle, sociale et économique. Le conjoint dominant est la personne responsable de la violence et c’est lui qui installe et  maintient son emprise sur sa conjointe tout en s’assurant qu’elle ne le quitte pas. La violence conjugale se distingue aussi par une série d’actes de violence répétitifs.

Contrairement à la violence, la chicane fait partie de la vie. Le conflit peut se vivre dans une relation égalitaire et pas seulement en relation de couple. C’est une source de tension qui peut concerner toutes sortes de volets, par exemple : des conflits de valeurs (éducation des enfants), des conflits d’intérêts (choix de sorties), des conflits de façons de faire (partager les tâches), etc. Tout peut être sujet à conflit, mais personne n’a recours à la violence pour faire passer son point de vue, pour faire peur à l’autre.

L’important, c’est de comprendre la différence entre la violence et la chicane ;  dans une chicane, nous voulons avoir le pouvoir sur la situation et non pas le contrôle sur l’autre.

Le conjoint qui exerce la violence tente d’avoir le contrôle sur l’autre personne, tandis que lorsque deux personnes se chicanent, elles ont une mésentente sur un élément et chacune tente de gagner son point de vue, mais pas au prix de détruire l’autre.

Lorsqu’on y regarde de plus près, on peut énumérer plusieurs raisons qui entrent en ligne de compte au moment où une femme qui vit de la violence conjugale pense à mettre fin à la relation. En voici quelques exemples :

  • Elle garde espoir que son conjoint va changer ;
  • Elle a peur de perdre les enfants, de briser la famille ;
  • Elle a peur de ne pas avoir assez d’argent.

Si vous pensez vivre de la violence ou que vous êtes dans le doute, vous pouvez communiquer avec la Maison Alice-Desmarais et une intervenante répondra à vos questions. Une ligne téléphonique est à votre disposition en tout temps 450 378-9297.

 

[1] Gouvernement du Québec (1995). Politique d’intervention en matière de violence conjugale. Prévenir, dépister, contrer. Québec : Gouvernement du Québec.
Source : Prud’homme, Diane. Violence, conflit ou agressivité : y a-t-il moyen de se démêler? Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Conférence dans le cadre du colloque La violence c’est l’affaire de tous, tu peux faire la différence !!! 2008.